Étymologie et Histoire

Mondevert est, semble-t-il, un démembrement de la paroisse d’Erbrée. Le prieuré de Sainte-Croix de Vitré, qui dépend de l’Abbaye de Marmoutiers (en Tourraine), achète vers 1090 le territoire de Mondevert, dépendant de la forêt du Pertre. Les moines défricheurs y construisent une église qui devient une trève de la paroisse d’Erbrée. Mondevert ne devient paroisse indépendante, dépendant de l’ancien évêché de Rennes qu’à partir de 1839.

Au XIème siècle, le territoire de Mondevert faisait partie de la forêt du Pertre, plus étendue alors qu’aujourd’hui, et possédée en partie par le sire de Laval, en partie par le baron de Vitré. Les moines de Marmoutiers s’étant établis à Vitré dans le prieuré de Sainte-Croix, fondé vers 1070, le prieur Rivallon acheta une vingtaine d’années plus tard de Guy III, seigneur de Laval, de 1080 à 1095, un quartier de bois appelé Munduluet, et le terrain environnant depuis Munduluet jusqu’au Cerisai et au Breil-Josseaume, ayant pour limite, d’une part la route de Cossé, et de l’autre un ruisseau.  « Comme leur intention était de défricher ce désert et d’y mettre des habitants, ils stipulèrent, pour les hommes qu’ils y recevraient, la faculté de faire paître leurs bêtes dans la forêt du Pertre et d’y prendre pour leur usage tout le bois de chauffage et de construction qui leur serait nécessaire. Enfin, en raison de l’église dont ils devaient doter ce territoire, Guy III le leur céda franc et quitte de tout service, comme il le possédait, sans y garder lui-même aucun droit. Le territoire ainsi acquis fut défriché par les soins des moines, peuplé de colons ou tenanciers héréditaires qui devinrent leurs vassaux, enfin doté d’une église dont ils firent, non une paroisse complètement indépendante, mais une trève ou succursale de celle d’Erbrée, leur appartenant déjà.

En 1197, Herbert, évêque de Rennes, confirma l’abbaye de Marmoutiers dans la possession de cette église de Mondevert, de ses dîmes et de ses autres dépendances.

Telle fut l’origine de Mondevert, annexe du prieuré de Sainte-Croix de Vitré. Au XIIIème siècle, le sire de Laval et de Vitré voulut lever certains droits onéreux sur les hommes de Mondevert. Mais les moines s’y opposèrent énergiquement et gagnèrent leur cause en 1254. Dans la charte donnée à ce sujet, les habitants de Mondevert sont appelés « homines de Monte Lovelli ».

Malgré le titre de paroisse qui lui est donné, Mondevert ne fut en réalité qu’une trêve d’Erbrée jusqu’à la Révolution. Mais Mondevert avait son général distinct de celui d’Erbrée, et les habitants furent condamnés, en 1682, à donner à sa fabrique une gerbe de seigle par ménage chaque année, ou à son défaut la somme de 15 sols. Les trésoriers de Mondevert devaient rendre leurs comptes au recteur d’Erbrée. Pour éviter les contestations entre Erbrée et Mondevert, Mgr de Cornulier fit, le 22 mars 1639, le règlement suivant : le recteur d’Erbrée devra célébrer ou faire célébrer la grand’messe et les vêpres dans l’église de Mondevert tous les dimanches et fêtes, sauf aux fêtes de Pâques, la Pentecôte, le Sacre, Noël et la Toussaint ; ces jours-là, les gens de Mondevert assisteront à la grand’messe et aux vêpres d’Erbrée, et il n’y aura qu’une messe basse tôt le matin à Mondevert ; — il y aura à Mondevert procession, catéchisme et prône tous les dimanches et fêtes ; — on y administrera les sacrements de pénitence, d’eucharistie et de mariage, mais les baptêmes ne se feront qu’à Erbrée ; — enfin, on fera les inhumations des habitants dans le cimetière et l’église de Mondevert.

En 1803, le territoire de Mondevert fut complètement uni à celui d’Erbrée ; l’église de Mondevert, interdite même par Mgr Enoch, fut fermée en 1807 par arrêté du préfet. Mais plus tard ce sanctuaire fut ouvert de nouveau et érigé en 1832 en chapelle vicariale dépendant d’Erbrée. Enfin, le 30 janvier 1839, une ordonnance royale érigea Mondevert en paroisse, et Mgr de Lesquen en nomma premier recteur M. Chévrier le 1er février 1839 (Registre paroissial et Pouillé de Rennes).

On rencontre les appellations suivantes : Munduluet (au XIème siècle), Monduluel, Monthuel, Mons Lovelli (en 1197), Montdevoir (en 1430).

Informations issues et plus complètes sur le site : http://www.infobretagne.com/mondevert.htm